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Jugé depuis le 6 janvier et jusqu'au 10 avril, aux côtés de onze autres prévenus, Nicolas Sarkozy conteste tout financement de la part du dictateur libyen Mouammar Kadhafi (renversé et mort en 2011) en échange de contreparties. "Est-ce qu'à un moment donné sous la tente vous avez évoqué une demande de financement ?", lui demande la présidente Nathalie Gavarino.
Tendu et solennel à la barre du tribunal de Paris, Nicolas Sarkozy prend quelques secondes pour répondre. "Madame. C'est pour moi douloureux de répondre à une question pareille". Photo extraite d'un reportage à l'appui, il venait de décrire longuement la grande tente, "ouverte", dans laquelle Mouammar Kadhafi l'avait reçu avec "25 ou 30 personnes" lors de cette visite express à Tripoli le 6 octobre 2005 alors qu'il était ministre de l'Intérieur.
L'avion "blindé" de journalistes - pas le meilleur moyen de nouer discrètement un "pacte de corruption", ironise-t-il - s'était posé vers 13H00 et là, assure-t-il, on lui annonce: "On change le programme, le Guide souhaite vous voir". "Son apparence est extrêmement bizarre", "il avait l'air drogué" et il se lance dans "une logorrhée", décrit l'ex-président. Selon l'accusation, c'est lors de cette rencontre que Nicolas Sarkozy aurait scellé un "pacte de corruption" avec le richissime dictateur pour qu'il finance sa campagne pour la présidentielle de 2007.
"Je suis donc pour la première fois de ma vie en Libye, en face de Mouammar Kadhafi pour la première fois de ma vie. Mouammar Kadhafi ne parle qu'en arabe et nos interprètes ne nous lâchent pas une seconde (...) et je vais demander un financement pour ma campagne", s'emporte Nicolas Sarkozy, balayant une fois encore une thèse "grotesque". "Madame je vous demande de me croire, c'est une douleur", poursuit l'ancien président, 69 ans.
"Ca me salit de répondre à des questions pareilles". A-t-il abordé le cas Abdallah Senoussi, beau-frère de Kadhafi condamné en France pour terrorisme, et qui rêvait de voir lever son mandat d'arrêt international ? "C'était l'obsession" du Guide, note la présidente, au sujet d'un coup de pouce judiciaire qui aurait été selon l'accusation l'une des contreparties au financement.
Abdallah Senoussi, chef des renseignements militaires libyen, a été condamné en son absence en France à la réclusion à perpétuité pour son rôle dans l'attentat du DC-10 d'UTA en 1989, qui a coûté la vie à 170 personnes dont 54 Français. "Kadhafi a évoqué cette question. Je lui ai dit qu'il n'était ni dans mon pouvoir, ni dans mon intention de faire quoi que ce soit", répond le prévenu.
Jugé pour corruption, recel de détournement de fonds publics, financement illégal de campagne et association de malfaiteurs, M. Sarkozy encourt 10 ans de prison et 375.000 euros d'amende, ainsi qu'une privation des droits civiques (donc une inéligibilité) allant jusqu'à cinq ans.